De Parle avec Elle à Volver, le cinéma de Pedro Almodovar est une cascade de sentiments, aussi violents soient-ils, qui animent les hommes – et surtout les femmes. Avec Etreintes brisées, il tire au maximum les ficelles du mélodrame, frôle les limites du tragique, et caresse le sublime.
Mateo Blanco est un cinéaste de talent. Harry Caine écrit des scénarios de films qu’il ne pourra jamais voir. Vingt années séparent les deux hommes qui, en réalité, ne sont qu’une seule et même personne : un homme au destin brisé, condamné à tuer son moi originel pour continuer à vivre. Pendant un bon tiers du film une question nous taraude : que s’est-il passé ? Le film est un peu long à démarrer, mais pas d'impatience à avoir avec Almodovar. Les réponses émergent doucement à la lumière des souvenirs. Il suffit de se laisser porter et de jouir de l’intensité des scènes. Les émotions exacerbées nous transportent dans un univers consumé par le secret, la passion, la trahison, la culpabilité. Des thèmes forts que le réalisateur manie sans retenue, mais avec une finesse qui évite la saturation.
Une mémoire tronquée, une histoire d’amour tragique, une passion brisée : la vie de Mateo est un puzzle éclaté par la jalousie et la possession. Son récit, porté par la force d’une transmission père/fils, est une libération. Almodovar délaisse son hymne à la femme pour exhumer les méandres de la paternité. Une surprise autant qu’une réussite.
Avec pour fil rouge un film dans le film, c’est un hommage au 7e art que le réalisateur nous offre ici. « Les films, il faut les terminer, même à l’aveugle » conclut Mateo. L’orfèvre Almodovar a su, une fois encore, faire briller sa matière.
Publié sur CritikArt.net
Mateo Blanco est un cinéaste de talent. Harry Caine écrit des scénarios de films qu’il ne pourra jamais voir. Vingt années séparent les deux hommes qui, en réalité, ne sont qu’une seule et même personne : un homme au destin brisé, condamné à tuer son moi originel pour continuer à vivre. Pendant un bon tiers du film une question nous taraude : que s’est-il passé ? Le film est un peu long à démarrer, mais pas d'impatience à avoir avec Almodovar. Les réponses émergent doucement à la lumière des souvenirs. Il suffit de se laisser porter et de jouir de l’intensité des scènes. Les émotions exacerbées nous transportent dans un univers consumé par le secret, la passion, la trahison, la culpabilité. Des thèmes forts que le réalisateur manie sans retenue, mais avec une finesse qui évite la saturation.
Une mémoire tronquée, une histoire d’amour tragique, une passion brisée : la vie de Mateo est un puzzle éclaté par la jalousie et la possession. Son récit, porté par la force d’une transmission père/fils, est une libération. Almodovar délaisse son hymne à la femme pour exhumer les méandres de la paternité. Une surprise autant qu’une réussite.
Avec pour fil rouge un film dans le film, c’est un hommage au 7e art que le réalisateur nous offre ici. « Les films, il faut les terminer, même à l’aveugle » conclut Mateo. L’orfèvre Almodovar a su, une fois encore, faire briller sa matière.
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