Rino Zena est un chômeur fasciste. Entre deux bouteilles, il guette les services sociaux qui risquent de lui retirer la garde de Christiano, son fils avec qui il entretient un rapport passionnel, emprunt d’idolâtrie et de fureur excessive. Rino s’encanaille d’un duo de bons copains, Quatro Formaggi et Danilo Aprea. L’un, obsédé, a perdu la tête après avoir été foudroyé. L’autre ne se remet pas de la mort accidentelle de sa fille et du départ de sa femme. Bercés par le quotidien et les virées abrutissantes, ces « pieds nickelés » décident soudainement de piller un distributeur automatique. Le casse doit avoir lieu un soir où la pluie fait rage. Un soir où une jeune figure expiatoire changera la donne. Où la noirceur d’un bois abritera un acte épouvantable…
La rapidité de l’action nous conduit, sans économie, du grotesque à la tragédie. Ammaniti mêle tendresse et humour noir avant de faire exploser le récit dans la folie du désespoir. Une chute saisissante où la violence des rapports humains se justifie par une improbable rédemption. Le rythme s’accélère, la lecture s’emballe. Et résonne en nous. Comme cette écriture palpitante et séquencée, aux effets cinématographiques. D’ailleurs, une telle maîtrise du style et de l’action ne manque pas de séduire le 7e art : on attend bientôt Comme Dieu le veut sur grand écran.
Comme Dieu le veut, de Niccolo Ammaniti, éd. Grasset, paru en Août 2008
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