On nous avait prévenus. Ce mardi 1er juin au Café de la Danse, le concert de ZAZ affichait complet. Voici le genre de propos qu’un esprit résistant tel que le mien a beaucoup de mal à intégrer. D’abord parce que le Café de la Danse n’est quand même pas Bercy – oui je sais, c’est encore mieux – ensuite parce que ZAZ n’est pas encore Lady Gaga. A l’extérieur, quelques clopeurs écrasent leur dernière cigarette, le videur trouve le temps de faire de l’humour… Vous aviez dit complet ? Pire, ce soir là, le Café de la Danse était plein à craquer ! Assis, debout, dans la fosse et aux étages, le public déborde jusque dans les escaliers, enfin ce qu’il en reste – c'est-à-dire quasi rien.
Inconnue il y a encore un an, ZAZ s’offre aujourd’hui Paris, un public déjà bien conquis et même une première partie, oui m’dâme !
Reconnaissons que pour le groupe Eté 67, le terrain était déjà largement préparé. La salle plus que motivée ne tarde pas à applaudir le groupe belge, manifestement possédés par leur musique et bien appréciés par le public. Se partageant le plateau à six musiciens, ils se retrouvent quelque peu coincés entre deux batteries, cinq guitares et les pieds de micro, et manquent à plusieurs reprises de trébucher. Peu importe, l'essentiel étant de se faire connaitre en annonçant rapido la sortie de leur deuxième opus. "ZAZ, c’est bien son premier ?" demande une voisine. Oui. Et soyez-en certains, la valeur n’attend pas le nombre des albums.
Car ZAZ fait partie de ces chanteurs qui vivent leur art avec le cœur. Petit bout de femme à la voix cassée, distillant des textes gouailleurs sur des rythmes jazz manouche, blues, afro et latino, la chanteuse arrive sur scène comme une fée dans un conte d’enfants. Elle danse en sautillant, chante avec le sourire et partage des regards complices avec ses musiciens, amis à la vie comme à la scène. ZAZ laisse beaucoup de place à ses partenaires d’aventure, preuve que pour la chanteuse et son équipe, la scène est avant tout un plaisir partagé à la manière d’un bon gueuleton auquel même le public – aussi débordant soit-il – est convié. Et ce, dès l’ouverture : "Il y a dix ans, je confondais amour et dépendance. Et puis j’ai compris qu’il fallait d’abord s’aimer soi-même pour aimer les gens" nous confie la jeune femme.
Pieds nus mais indéniablement bien dans ses baskets, ce soir-là, ZAZ a décidé de nous apporter un peu de magie. Et d’en recevoir au centuple ! En un rien de temps, elle parvient à réconcilier la fosse et les gradins en mettant tout le monde sur ses deux pieds autour de Ni oui, ni non et Je veux, deux petites bulles d’énergie et de tendresse.
Et puis soudain, elle plonge vers la fosse pour en extirper un homme de toute évidence ravi de monter sur scène. Il s’empare du micro et glisse quelques phrasés de rap. Une bisette sur la joue gauche et hop, l’ami retourne d’où il vient. Mon voisin me glisse qu’il s’agit d’un membre du groupe de rap dans lequel la chanteuse a traîné ses guêtres. Fin connaisseur visiblement. Après recherches, il s'agit du groupe Le 4P.
La soirée se termine avec l’incontournable Dans ma rue, tellement approprié au timbre de voix de la jeune chanteuse et un deuxième Je veux, applaudit, acclamé, que dis-je ? ovationné ! par un public qui en redemande. Encore et encore. "J’adore mon métier !", s’exclame l’artiste dans un rire mutin largement communicatif. ZAZ est une chanteuse heureuse. Alors forcément, bonheur partagé.
Publié sur AlloMusic.com
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