Entre son autoportrait effectué à 20 ans et son obsession de la mort à la fin de sa vie - " The Big Electric chair ", symbole moderne de la crucifixion - Andy a multiplié les commandes. A l'origine de ce succès, le célébrissime tableau de Marilyn Monroe, évidemment présent. Warhol devient le " pape du pop ", une technique qui séduit les célébrités. Une flatterie avant tout : maquillage à outrance, suppression des défauts, le peintre revendique sa " philosophie de la retouche ", pour satisfaire une époque lancée à la recherche d'une beauté artificielle et sophistiquée.
Très vite, l'exposition devient répétitive, sans guide, et avec pour seul élément de compréhension des légendes minimalistes. Si bien que les tableaux défilent sous nos yeux jusqu'à l'écoeurement.
Seul moyen de lutter contre la lassitude : observer son rapport à la technique et son exploitation du portrait. Warhol utilise la photo comme base de son travail - photomaton et polaroïd - avant d'explorer la potentialité plastique du cinéma, une manière d'approcher la vie au plus près - série " Screen tests ". Enfin, la découverte d'un petit appareil photo, le Minox 35 EI, le conduit à effectuer des portraits plus spontanés, véritable projecteur de la vie mondaine des années 80. Mais il faudra tirer soi-même les conclusions. L'importance historique et sociologique de son travail n'est pas valorisée, ni -et c'est le plus grave- le regard cynique et désabusé que l'artiste portait sur son époque. Le Grand Palais réduit l'artiste à l'image, si galvaudée et superficielle, d'un artiste mondain. Trop facile. Du pur cliché.
Publié sur CritikArt.net
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