Samedi, le jury public se réunissait au côté du jury officiel, pour désigner le lauréat du Prix du Public dans la catégorie Photo. Le reportage Trouble au Congo, de Jérôme Delay (AP), était récompensé lors de la soirée de clôture…
Dix heures. Café chaud et viennoiseries accueillent les membres du jury. Entre gourmandise et papotages, chacun se prépare à visionner les 10 reportages en compétition. Pendant que les professionnels multiplient les poignées de mains, le public se concentre sur le dossier de présentation qui leur est distribué.
« Le public aussi a son mot à dire »
Pour une grande partie du public, participer au jury du Prix qui leur est consacré est une continuité logique. D’abord fidèles spectateurs des Soirées, ils envisagent le passage au vote comme un engagement. Certains participent pour la première fois. D’autres ne comptent plus les années. Tous se félicitent d’une chose : ils peuvent prouver leur intérêt pour les reportages de guerre et s’impliquer dans une nomination. Parce que « le public aussi a son mot à dire », beaucoup sont venus s’inscrire dès l’ouverture des listes annoncée dans le journal local. « Bayeux organise un Prix du public et on en est ravi. Nous sommes les lecteurs, ceux à qui ces images sont destinées. C’est important qu’on donne notre avis ».
Pour une grande partie du public, participer au jury du Prix qui leur est consacré est une continuité logique. D’abord fidèles spectateurs des Soirées, ils envisagent le passage au vote comme un engagement. Certains participent pour la première fois. D’autres ne comptent plus les années. Tous se félicitent d’une chose : ils peuvent prouver leur intérêt pour les reportages de guerre et s’impliquer dans une nomination. Parce que « le public aussi a son mot à dire », beaucoup sont venus s’inscrire dès l’ouverture des listes annoncée dans le journal local. « Bayeux organise un Prix du public et on en est ravi. Nous sommes les lecteurs, ceux à qui ces images sont destinées. C’est important qu’on donne notre avis ».
Une sélection basée sur l’émotion
Dans la salle de conférence de la Halle aux grains, la concentration bat son plein. Les reportages se succèdent, entrecoupés de quelques minutes de prise de notes. On échange, on feuillette. Mais déjà le noir retombe sur les sièges : « On n’a malheureusement pas assez de temps pour réfléchir à chaque sujet. On les découvre au dernier moment et on peut à peine lire les explications sur la situation. Du coup, c’est l’émotion qui prime ». Là est la force d’un public non spécialiste. Il fonctionne au coup de coeur et contraste avec les arguments du jury professionnel. Les pros jugent la qualité globale du sujet, la construction des images et le récit qui en est fait. Le quidam apprécie la prise de risque, ce que le sujet lui apprend et l’esthétique d’une image qui permet d’explorer la sensibilité du photographe. Miser sur le ressenti est un atout. Qui révèle un autre type de problème : « on réalise qu’on n’a pas d’éducation à l’image. Parfois, je ne vois pas que les images sont organisées et racontent une histoire. Le jury professionnel nous enseigne ce genre de chose. C’est bien. »
Au-delà de l’hémoglobine
Réunir les deux jurys est constructif car comme toujours, on a tout à apprendre des remarques d’autrui. Les échanges sont certes un peu timides mais révèlent l’intérêt manifeste du public pour les conditions intrinsèques à la guerre. « On n’a ni envie ni besoin de voir une quantité d’hémoglobine. On est davantage intéressés par la vie des populations ou les sujets sur les enfants par exemple. Ils constituent l’avenir de ces pays. » La guerre ne se montre pas seulement par la violence qui peut même être perçue comme une agression : « trop de violence dévie le sens du propos. Le but d’un reportage est de montrer la réalité des choses sans qu’on ait à détourner le regard. » Mieux, un public averti préfère intellectualiser certaines scènes : « à travers la photo d’un immeuble détruit, on imagine les morts et les victimes. C’est aussi ça, regarder une image ». Et en redemande, l’année prochaine.
Réunir les deux jurys est constructif car comme toujours, on a tout à apprendre des remarques d’autrui. Les échanges sont certes un peu timides mais révèlent l’intérêt manifeste du public pour les conditions intrinsèques à la guerre. « On n’a ni envie ni besoin de voir une quantité d’hémoglobine. On est davantage intéressés par la vie des populations ou les sujets sur les enfants par exemple. Ils constituent l’avenir de ces pays. » La guerre ne se montre pas seulement par la violence qui peut même être perçue comme une agression : « trop de violence dévie le sens du propos. Le but d’un reportage est de montrer la réalité des choses sans qu’on ait à détourner le regard. » Mieux, un public averti préfère intellectualiser certaines scènes : « à travers la photo d’un immeuble détruit, on imagine les morts et les victimes. C’est aussi ça, regarder une image ». Et en redemande, l’année prochaine.
photos: Valerio Vincenzo
Publié sur l'Edition spéciale de photojournalisme.fr
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