Brenda Ann Kenneally est la lauréate 2008 du Prix Canon de la femme photojournaliste. Son reportage Upstate Girls, ce qu’il advient de Collar city, est un témoignage de la misère aux Etat-Unis.
Elles s’appellent Diana, Kayla ou Roseanne. Elles ont entre un et sept enfants et travaillent plus de 40 heures par semaine dans un fast-food ou un supermarché. Ce quotidien aurait pu être celui de Brenda Ann Kenneally. A 16 ans, la photographe décide de quitter Troy, ville de l’Etat de New York, une des plus importantes de la révolution industrielle. Des prises de vue pour un reportage du Times magazine la conduisent à proximité de son quartier d’enfance. Elle y découvre l’abandon et l’exclusion, symptôme des classes ouvrières de la ville. Pendant que les hommes multiplient les séjours en prison, les femmes s’oublient entre travail, enfants et bien souvent, un autre type de séjour en cure de désintoxication.Aujourd’hui, Brenda regarde la vie de ces « upstate girls » – filles du nord, ndlr – comme son propre reflet. A travers ce reportage de cinq ans, elle a laissé une énergie visible. Et une esthétique toute personnelle.
Elles s’appellent Diana, Kayla ou Roseanne. Elles ont entre un et sept enfants et travaillent plus de 40 heures par semaine dans un fast-food ou un supermarché. Ce quotidien aurait pu être celui de Brenda Ann Kenneally. A 16 ans, la photographe décide de quitter Troy, ville de l’Etat de New York, une des plus importantes de la révolution industrielle. Des prises de vue pour un reportage du Times magazine la conduisent à proximité de son quartier d’enfance. Elle y découvre l’abandon et l’exclusion, symptôme des classes ouvrières de la ville. Pendant que les hommes multiplient les séjours en prison, les femmes s’oublient entre travail, enfants et bien souvent, un autre type de séjour en cure de désintoxication.Aujourd’hui, Brenda regarde la vie de ces « upstate girls » – filles du nord, ndlr – comme son propre reflet. A travers ce reportage de cinq ans, elle a laissé une énergie visible. Et une esthétique toute personnelle.
La photographe est un oeil derrière le miroir. Elle pénètre l’intimité de ces vies qui n’ont jamais appris à vivre, précisément. Les adultes baignent dans la violence et le désoeuvrement. Les plus jeunes, livrés à eux-mêmes et sans éducation, sont voués à reproduire le schéma. Une condamnation. D’ailleurs, les images se passent de légende. Brenda Ann Kenneally joue du contraste avec finesse. A renfort de clichés lumineux, c’est tout le réalisme de la douleur qui explose. Hier soir, la projection apportait un complément à l’exposition présentée au Couvent des Minimes. La série en noir et blanc renforçait l’aspect dramatique du document. Terriblement américain.
Publié sur l'Edition spéciale Visa pour l'image de Photojournalisme.fr
Crédit photo: Wilfrid Estève
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